Des lieux et des hommes

Il en est des lieux comme des hommes (et des femmes). Les premiers comme les seconds vous empreignent plus ou moins de leur personnalité. Libre à chacun d'accepter ou de refuser cette influence.
Ils laissent à jamais un souvenir de leur passage dans votre existence. En bien ou en mal. Et ceci indépendamment de la durée de leur fréquentation.
En bien : c'est le sourire d'une inconnue croisée dans la rue et que vous ne reverrez pas, c'est la sagesse ressortant d'une conversation confidentielle, c'est la paix insufflée par l'harmonie d'un site...
En mal : c'est la phrase assassine décochée par un tiers et dont la blessure résiduelle ne cicatrise jamais, c'est le ressentiment à la suite d'un affrontement, c'est le rejet d'un paysage déplaisant ou hostile...
Il est aussi des lieux et des humains qui ne vous marquent pas par suite de leur banalité.
La réciprocité joue : chacun d'entre nous imprime également sa marque chez les autres. Quant aux lieux, nous projetons sur eux des émotions ou des sensations inspirées par leur contemplation. Echange, tant avec des êtres vivants qu'avec des endroits physiques ou des biens matériels. Au point que quelqu'un (Lamartine) s'interrogea un jour : "Objets inanimés avez-vous donc une âme?"
(copyright Jean-Michel Cagnon)